Prévu avec un plateau où la jeune garde qui a brillé sur le Tour était attendue, le Critérium de Marcolès a dû s’adapter, mais pourra compter sur Bardet. Cette édition rendra aussi hommage à un de ses piliers récemment disparu, Gérard Lescure.
La fin du Tour de France, c’est toujours un petit moment de déprime, comme un baby blues de la petite reine lorsqu’on comprend, après trois semaines d’une intensité sans pareille, qu’il faudra poireauter un an de plus pour revivre ces émotions les yeux rivés sur le peloton, les écarts, et pour les chanceux, sur un bidon qui roule par bonheur à vos pieds au passage des coureurs ; de quoi en faire un totem de plastique précieux et, qui sait, le point de départ d’une vocation.
L’organisation à pied d’oeuvre pour ce mercredi soir
2022 était bien fait, malgré tout. Puisque dans la lignée de la Grande Boucle hommes, est venu se greffer le Tour de France féminin qui a repris le flambeau des premières semaines de juillet, pour une édition palpitante conclue par le couronnement d’Annemiek van Vleuten après celui de Jonas Vingegaard.Mais depuis cette montée finale de la Super planche des Belles Filles sur le Tour féminin qui fera date, le vide s’est creusé, inévitablement, que la 24e édition du critérium international de Marcolès vient combler à point nommé.
Malheureusement, l’organisation a dû faire face à un coup dur de dernière minute, redouté depuis la dernière édition du Tour des Alpes, avec l’absence de deux des têtes d’affiche attendues ce soir. « On a appris en début de semaine que David Gaudu et Valentin Madouas ne pourront être présents car ils viennent de contracter le Covid », déplore le patron du Critérium, Francis Cantournet.L’organisation active donc ses réseaux depuis lundi, et ne désespère pas de pouvoir compter sur un ou deux renforts de poids pour ce soir, mais le calendrier (Tour de Pologne), et le Covid, donc, ne facilitent pas les choses.
Derrière ce nuage d’incertitudes, malgré tout, une bonne nouvelle est venue ses derniers jours. Alors que Romain Bardet avait dû renoncer à la Clasica San Sébastian samedi car trop juste après avoir lui-même eu le Covid, le 8e du dernier Tour de France et quasi-régional de l’étape pourra bien tenir son rang ce soir, dans les rues de Marcolès où il s’est déjà imposé à trois reprises pour ce qui constitue un record.
Pour cette édition, qui reprend le programme classique avec les courses jeunes dans l’après-midi, suivies d’une étape de la Semaine cantalienne, la journée sera aussi marquée par une exposition en la salle polyvalente qui rendra hommage à Gérard Lescure.
Un hommage appuyé
Ce passionné de sport, pilier de l’organisation du critérium depuis ses débuts, est décédé soudainement en juin de cette année. Celui qui avait filmé chaque édition depuis les débuts et avait sans cesse mis en avant les sportifs pour lesquels il vouait une passion sans bornes, sera mis à l’honneur.
« Gérard était lui-même très sportif, il avait une collection unique en matière de sport : des maillots, des articles, des photos », se souvient avec émotion son frère, Jean-Pierre, qui a œuvré avec les organisateurs pour cet hommage. « Peu de gens le savent, mais il avait lui-même gravi ces cols des Pyrénées qu’il adorait, c’était sa montagne ».
Dans une journée qui fait de la petite reine l’impératrice de Marcolès le temps de quelques heures, le critérium international promet un mélange d’émotion sportive et d’émotion tout court.
Jean-Paul Cohade
Course des écoles de cyclisme.
14 h 15. Course cadets et féminine.
15 h 30. Course juniors-seniors (Semaine cantalienne)
18 heures. Arrivée de la randonnée Emmanuel-Busto.
19 h 30. Départ du critérium.
Source: La montagne – Entre covid et abandons, le Critérium de Marcolès tient malgré les épreuves