Un monde rural sans paysans, c’est comme Lourdes sans Bernadette Soubiroux… Ce sont eux qui l’ont fait et eux qui le font vivre. Et demain, au train où vont les choses, qui fera le monde rural et qui le fera vivre? Plus les artisans, plus les commerçants, plus les professions des services qui n’auront plus de clients ni d’usagers au service de qui travailler… Plus les touristes non plus quand nos paysages, rendus à la friche auront perdu l’équilibre entre les effets de la présence humaine et la force des espaces naturels et forestiers qui leur donne toute leur personnalité.
Or, nous sommes bien sur cette voie de la désertification totale et massive. Et dire cela, ce n’est pas faire preuve d’un pessimisme mortifère mais bien de regarder avec lucidité la situation de notre agriculture cantalienne. Et pas seulement à cause de la dureté de la crise actuelle qui n’est finalement, à y bien regarder que l’aboutissement d’un cheminement commencé il y a une trentaine d’années et auquel la fin des quotas laitiers -mais pas seulement- a donné un terrible coup d’accélérateur.
Quel gâchis ! Quand on pense aux masses financières qui se sont déversées sur notre agriculture, pour en arriver là:
– A faire disparaitre tant de nos paysans
– A conduire la majorité de ceux qui restent dans une impasse…
J’écris cela aujourd’hui parce que je crois que cette expression a sa place sur le site d’une des plus belles communes agricoles du département et qui a pu imaginer d’autres pistes de développement parce que ses paysans restaient l’ossature, l’épine dorsale de la démographie et de l’économie communale . Mais demain, sur quoi bâtirons-nous ?
Il est urgent de construire un autre modèle d’avenir pour notre agriculture… Des pistes existent. D’autres sont bien plus compétents que moi pour les développer mais, de grâce, ne continuons pas à amener notre monde rural dans le mur. Notre société tout entière en a besoin.
J’adhère complètement à ce cri d’alarme mais plus personne ne nous entend.
Le monde rural, les retraités, les agriculteurs sont ignorés, il faut être en ville, dans une métropole sinon rien. Et pourtant, est-ce une vie ??